« L’air du square Cabot ne dégage aucune senteur. Pourtant, le vent l’a porté sur des milliers de kilomètres à travers Nitassinan. Il a traversé des forêts et des centaines de lacs et de rivières, mais il n’en a rien gardé. »Élie Mestenapeo sort de prison après avoir purgé sa peine pour le meurtre de son père, un homme alcoolique et violent. Sa communauté innue de Nutashkuan l’a banni. Il débarque à Montréal et se retrouve très vite dans la rue. Il y croisera des personnes d’autres nations, Inuit, Cris, Atikamekw, venues comme lui s’échouer dans la métropole, et il fera des rencontres déterminantes, qui l’aideront à se reconstruire. Tiohtiá:ke, c’est aussi la réalité de tous ces Autochtones qui se regroupent dans les villes pour reformer la communauté qu’ils ont perdue. La seule chance de s’en sortir réside parfois dans l’attachement à des valeurs plus grandes que soi.
Mon avis
Après avoir revisité l’histoire de ses aînés et de sa jeunesse, Michel Jean quitte la forêt de ses ancêtres pour la ville et raconte ici la réalité moderne du peuple autochtone à travers des personnages puissants.
Elie doit quitter sa communauté après y avoir été banni pour le meurtre de son père. Il se retrouve alors sans ressources et sans repères dans la métropole. Comme bon nombre d’Autochtones qui se retrouve à Montréal, il vivra la solitude, l’itinérance, le manque de ressources, le froid et bien pire encore.
Le manque de soutien lors de la sortie du milieu carcéral est flagrant et si triste à constater. L’indifférence des gens est si malheureuse. L’intérêt des journalistes, le temps de faire un bon papier, est vite oublié par la suite.
À travers les difficultés, il trouvera une autre communauté: celle de la rue. Là où « les amitiés sont rares, mais précieuses ».
À force d’efforts, il trouvera la voie de la reconstruction et se créera une nouvelle vie. Toutefois, sera-t-il capable de faire taire le monstre qu’il croit toujours gronder en lui? Cette colère bien ancrée dans les racines de son être?
J’ai beaucoup aimé qu’on y présente aussi les territoires inuits ainsi que la réalité des gens qui vivent dans le Grand Nord… et qui parfois le quittent.
Comme tout ce qu’écrit Michel Jean, ce livre est excellent! J’ai tout particulièrement aimé les chapitres courts qui rythment le roman.
Une histoire plus moderne, certes, mais qui montre une réalité tout aussi pertinente que ses autres romans et des enjeux bien réels. Les gens ont tendance à penser que tout cela est loin d’eux.
« Personne ne nous voit, mais nous sommes partout.»
Espérons que ce livre permettra d’éveiller les consciences. Pour moi, ce fut un réel coup de coeur!
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Titre: | Tiohtiá:ke |
Auteur: | Michel Jean |
Éditeur: | Libre Expression |
Nombre de page: | 240 pages |
Date de parution: | 25 octobre 2021 |